Les Etats-Unis avaient aussi renforcé les secteurs du solaire malgré des problématiques de chaîne d’approvisionnement dépendante de la Chine. Grâce à l’Inflation Reduction Act de 2022, la capacité de production de modules solaires aux États-Unis a quintuplé, atteignant 45 GW en 2024, avec plus de 95 installations manufacturières en cours de développement majoritairement soutenus par des incitations fiscales massives. Ce tournant intervient cependant dans un contexte de forte dépendance aux matériaux d’origine chinoise, que les États-Unis cherchent désormais à substituer.
- Le Council on Foreign Relations offre une synthèse des enjeux derrière les hausses des droits de douane trumpiens qui visent l’Asie.
- Six graphiques illustrent la dépendance des États-Unis aux importations asiatiques, notamment en électronique et en biens intermédiaires.
- La Chine, premier visé, voit ses exportations vers les États-Unis chuter, affectant ses voisins intégrés aux chaînes de valeurs régionales.
- Le Japon, la Corée du Sud et Taïwan, bien que partenaires stratégiques de Washington, subissent également des tarifs sur des produits clés comme l’acier et les semi-conducteurs.
- Cette politique protectionniste fragilise les économies asiatiques interconnectées et exacerbe les tensions géopolitiques dans la région.
- La Chine reste l’acteur central de la chaîne de valeur du solaire, et plus largement des technologies bas carbone, mais les signaux de saturation se multiplient.
- En 2024, près de 43 % des exportations chinoises de technologies vertes étaient à destination des marchés émergents, contre 24 % seulement deux ans plus tôt, selon BloombergNEF.
- La réorientation de ces technologies vers le Sud global illustre une double stratégie :
- écouler les excédents liés à la surproduction nationale ;
- et contourner les barrières commerciales imposées par les Etats Unis et l’UE.
- Paradoxalement, cette hégémonie n’empêche pas une intensification des relations économiques entre la Chine et l’Union européenne, notamment dans les domaines de la recherche et de la chaîne d’approvisionnement.
- L’Europe, fortement dépendante des composants solaires chinois, tente de conjuguer partenariat technique et indépendance stratégique, non sans ambiguïtés.
- L’Union européenne, prise entre les ambitions industrielles américaines et la domination chinoise, tente de faire émerger un pôle de compétitivité propre.
- Quelques projets phares illustrent cette volonté de regain :
- En Sicile, l’usine 3Sun à Catane, portée par Enel Green Power depuis 2023 est appelée à devenir le plus grand site de production d’énergie solaire d’Europe, avec une capacité de 3 GW d’ici fin 2024. Le projet bénéficie d’un financement de 560 millions d’euros de la Banque européenne d’investissement (BEI).
- L’usine française Solvay démarre la production commerciale de terres rares pour les aimants permanents, une production stratégique pour les green tech.