MADE IN CHINA 

Alors que la petite musique antiécologique justifie l’inaction politique en affirmant que les Européens seraient à la fois les seuls à se mobiliser tout en étant les moins responsables (8% pour l’UE, 1% des émissions de CO2 pour la France), il s’avère que la Chine – très souvent présentée comme le mauvais élève pour ses émissions colossales – a vu ses émissions de CO2 baisser en début 2025.   

 

  • Les émissions chinoises ont baissé de 1,6% au premier trimestre, et de 1% sur les 12 derniers mois.  
  • Ce phénomène apparait conjointement à une hausse de la demande en énergie de 2,5% sur la même période.  
  • Pour expliquer ce phénomène, qui n’est donc nullement le fait d’un ralentissement économique, deux caractéristiques du mix énergétique méritent d’être évoquées :  
  • Une forte croissance des énergies décarbonées avec l’installation massive de nouvelles capacités renouvelables (éoliennes et solaires).   
  • L’essor des renouvelables a permis de produire 171 térawattheures supplémentaires (soit davantage que la production totale du Royaume-Uni sur un semestre) et ainsi de couvrir 71% de cette hausse de la demande depuis mars 2025.  La Chine construit alors près de deux fois plus de capacité renouvelables que tous les autres pays réunis.  
  • Le développement du nucléaire a également contribué de manière significative à l’essor d’un mix énergie sur la voie de la décarbonation. 

 

  • Ces grands changements sont naturellement les conséquences de politiques ambitieuses.  
  • Cela traduit un renforcement de ses ambitions climatiques dans le cadre des accords de Paris, son engagement initial visant à réduire l’intensité carbone de 60 à 65 % d’ici 2030 par rapport au niveau de 2005 (objectif initial sur lequel elle reste pour le moment en retard …).  
  • Si certains annoncent déjà l’existence d’un découplage, c’est-à-dire la possibilité d’une croissance économique (hausse du PIB) combinée à une baisse des émissions de CO₂, il convient alors de rappeler que ces énergies décarbonées ne sont pas exemptes d’impacts sur le vivant. 
  • Empreinte au sol, déchets nucléaires, exploitation de matières premières etc.  
  • Alors, aucun découplage complet, prenant en compte l’ensemble des limites planétaires, n’a encore été observé à ce jour. 
  • L’enjeu du financement des technologies dites vertes en Chine est triple. 
  • D’abord, il s’agit évidemment de décarboner son mix énergétique. 
  • Ensuite, ces investissements ont contribué à hauteur de 26 % à la croissance économique. 
  • Enfin, ils répondent à une logique de puissance et de leadership technologique à l’échelle mondiale.