C’est une évidence qui n’a pas encore complètement pénétré tous les milieux européens : le retour Donald Trump à la Maison Blanche, avec cette fois un vrai plan et l’expérience des erreurs passées, remet en question tout ce qui a orienté la politique de l’UE ces dernières décennies : le Green Deal et la décarbonation de l’économie européenne bien sûr, mais aussi la lutte contre l’influence oligopolistique des BigTech, et aussi la recherche de nouveaux équilibres sociaux, en particulier fiscaux.
- Certes, le président américain n’a pas encore mis toutes ses menaces à exécution, mais la signature express d’un décret présidentiel a déjà exempté les Etats-Unis de l’accord de l’OCDE sur la taxation des entreprises à minimum 15%.
- En réponse, l’Europe pourrait compenser en taxant plus les entreprises américaines qui opèrent en Europe, mais cela les exposerait à l’usage américain de la « Section 891 », un outil de représailles
- Cette dernière criblerait les entreprises européennes de taxes aux Etats-Unis.
- Sur tous les domaines, les Etats-Unis se posent en rival, voire en suzerain, de l’Union européenne.
- Et, rappelle l’Opinion, Donald Trump a clairement fait de l’UE un adversaire voire un ennemi à combattre – dans la continuité de ses déclarations en 2018.
- Alors que l’ensemble des milieux politiques européens attendaient la réaction des institutions européennes, limitée à un ambivalent pas de deux du Parlement européen et longtemps paralysées par la pneumonie de la présidente de la Commission, celle-ci a tenté de reprendre la main au World Economic Forum de Davos.
- Malheureusement, la réponse de la présidente de la Commission est encore suffisamment ambiguë pour susciter des réactions très contrastées, comme le souligne Euractiv.
- Il y a ceux qui y ont vu une esquive comme die Welt,
- d’autres une forme de conciliation comme les Echos,
- et la presse anglosaxonne qui considère que l’UE aurait relevé le gant, comme Politico.
- Selon l’éditorialiste d’Euractiv, voici ce qu’il faudrait en comprendre :
- l’UE est aujourd’hui totalement dépendante des marchés américain et chinois,
- et après l’énergie bon marché de la Russie elle déplace cette dépendance vers les États-Unis.
- En outre elle continuera à externaliser sa sécurité parce qu’elle n’a pas d’autre option réaliste.
L’UE serait en train de devenir une colonie de facto des États-Unis. Et il n’est pas sûr que la Commission soit capable d’enrayer cette dynamique.