RED IS NOT DEAD 

Alors que le danois Dan Jørgensen est désormais le nouveau Commissaire européen à l’énergie, le site Contexte publie la fiche thématique énergie de la DG ENER qui atterrira sur son bureau, une sorte de bible résumant tout ce qui a été fait sur les principaux dossiers et, surtout, tout ce que la DG ENER propose d’entreprendre durant le nouveau mandat 2024-2029.  

  

  • Dans la lignée du rapport Draghi, le document, analysé par la journaliste Anna Hubert, propose un cap sur les questions de souveraineté énergétique. 
  • Sur les énergies renouvelables d’abord, le document rappelle leur rôle clé dans la décarbonation mais aussi pour garantir des prix de l’énergie abordables/ 
  • Leur coût marginal est bien inférieur à celui du gaz.  
  • L’Europe a fortement incité à la transition via la directive RED dont le 3ème volet fixe un objectif de 42,5 % d’énergies renouvelables d’ici 2030 dans la consommation d’énergie finale. 
  • Son ambition est d’atteindre 45 %. 
  • Il faut toutefois aller plus loin et travailler aux grands défis à venir : manque de flexibilité, insuffisance des capacités des réseaux, pour ne citer que ces cas. 
  • Le document rappelle par ailleurs qu’il est crucial d’offrir une prévisibilité aux investisseurs en établissant un cadre énergétique simple et efficace pour l’après-2030. 
  • Face à un regain d’intérêt pour la technologie nucléaire, il est indiqué que l’UE doit mieux intégrer le nucléaire dans sa stratégie énergétique globale et surmonter les divergences entre les États membres. 
  • Il est notamment nécessaire de financer et investir dans l’extension de la durée de vie des centrales existantes et le développement de nouvelles technologies à travers l’Alliance Industrielle Européenne pour les SMR 
  • Dans le cadre du plan REPowerEU, l’UE doit poursuivre ses efforts de diversification énergétique, en réduisant sa dépendance aux combustibles et pièces de rechange russes pour les réacteurs conçus en Russie, tout en augmentant ses capacités de production de services liés au combustible nucléaire en coopération avec des partenaires fiables. 
  • L’indépendance énergétique reste la faiblesse du bloc avec un score moyen de 4 sur 10. 
  • Certes les importations de gaz en provenance de Gazprom ont drastiquement baissé depuis l’invasion de l’Ukraine (40% des importations en 2021 et seulement 8% en 2023). 
  • Cependant, un grand nombre de pays européens s’approvisionnent encore majoritairement en pétrole et en gaz auprès de puissances étrangères et sont donc exposés aux chocs géopolitiques. 
  • Le document indique enfin que l’hydrogène est certes essentiel pour décarboner les secteurs industriels difficiles à transformer et renforcer la compétitivité européenne mais que sa rareté et son coût imposent de prioriser son usage dans les secteurs sans alternatives 
  • On le voit, la question des coûts de l’énergie en Europe est stratégique, et nombreux sont ceux qui écrivent sur le sujet.  
  • Dans un policy brief sur la réduction des coûts énergétiques pour renforcer la compétitivité industrielle, Bruegel relève par exemple 4 grandes priorités : 
  • Allouer les coûts plus équitablement en utilisant notamment le levier fiscal :  
  • taxation accrue du gaz par rapport à l’électricité, baisses de TVA sur l’énergie. 
  • Moduler la consommation d’énergie en encourageant les consommateurs à adapter leur demande en fonction des prix en temps réel.  
  • Des schémas tarifaires dynamiques, comme les tarifs « temps d’usage », permettent d’inciter les utilisateurs à consommer durant les périodes où l’électricité est abondante, sans les exposer à une trop grande volatilité des prix. 
  • Mieux coordonner les investissements : bien que des intérêts nationaux freinent la coopération, des initiatives régionales, pourraient être une solution intermédiaire. 
  • C’est notamment le cas dans le bassin de la mer du Nord, 
  • Tendre vers une plus grande intégration du système électrique : renforcer les interconnexions transfrontalières permettrait d’optimiser les coûts en tirant parti des différences géographiques et temporelles d’offre et de demande. 
  • C’est déjà le cas entre la France et l’Espagne.