Visible dès le lendemain de l’élection, la baisse des investissements en Europe au profit des Etats-Unis inquiète particulièrement l’Irlande, largement dépendante des impôts sur les profits d’une poignée d’entreprises américaines. La politique “America First” de Donald Trump est une épée de Damoclès au-dessus des revenus fiscaux pour Dublin, qui se prépare déjà pour une nouvelle crise de l’emploi.
- D. Trump n’a pas caché durant sa campagne électorale qu’il n’épargnerait pas l’Europe, et il pourrait dès son investiture employer des tactiques d’intimidation afin d’inciter les entreprises américaines à payer leurs impôts aux Etats-Unis, y compris sur leur revenus à l’étranger.
- Déjà fortement en difficulté devant les évolutions structurelles du marché et la concurrence chinoise (cf. EIH 23/9/24) le secteur automobile européen risque d’être durement touché. (voir aussi EIH de cette semaine).
- Amorcée avec le vote de l’IRA sous J. Biden (cf. EIH 13/3/23), la poursuite de la désindustrialisation de l’UE au profit des Etats-Unis s’annonce à l’horizon.
- Pour éviter d’être frappé de plein fouet par les droits de douane dont Trump a fait l’argument central de sa campagne électorale, les entreprises européennes ou américaines basées en Europe devront songer à relocaliser leur production aux Etats-Unis.
- De plus, on peut prévoir une ère de dérégulation sur l’intelligence artificielle et la concurrence est largement espérée des grosses entreprises de la Silicon Valley
- Ceci renforcerait la bataille des régulations et de protections des données que se mènent entreprises américaines et institutions européennes.
- Enfin, comment la dynamique de décarbonation de l’industrie européenne pourra-t-elle s’accommoder du nouveau discours climatique américaine?
- En 2020, les Etats-Unis s’étaient retirés des Accords de Paris sur le changement climatique, à l’initiative de D. Trump.
- A l’annonce de sa réélection, alors que les bourses américaines bondissaient sous les investissements, ces derniers ont brutalement baissé dans le secteur des énergies renouvelables.
- Un indicateur financier inquiétant pour la viabilité de ces projets d’infrastructure, mais qui pourrait peut être être compensé par une plus grande disponibilité en capitaux de ce côté-ci de l’Atlantique.
- En revanche, sur la scène mondiale, l’Europe devrait sentir son isolement grandir dans la mobilisation contre le changement climatique,.
- A l’approche de la COP 29, tout engagement financier des Etats-Unis pour un fonds d’aide à la transition et au développement décarboné des pays en développement serait une promesse en l’air aussitôt défaite par Trump en janvier.
- Difficile d’imaginer les gouvernements européens, déjà pressés par des finances contraintes, de suppléer la carence américaine.
- Pourtant, l’UE prétend au leadership en la matière.