La polémique suscitée par les propos du président français sur la création d’Israël par une résolution de l’ONU souligne combien la polarisation des opinions rend la situation encore plus inextricable. Le rôle des Etats-Unis et les intérêts contradictoires des différents acteurs régionaux compliquent encore la donne.
- Avant le 7 octobre 2023, la région témoignait d’une progression vers une normalisation entre Israël et les pays arabes.
- A présent ces efforts sont effacés par la stratégie israélienne qui accepte comme dommages collatéraux des destructions et des souffrances massives pour la population civile.
- Pour les pays arabes, le prix à payer est trop élevé.
- L’Arabie saoudite et les autres pays musulmans se trouvent obligés de prendre leurs distances, car toute autre attitude serait suicidaire dans une population qui compatit fortement aux souffrances des Palestiniens et des Libanais.
- Les lignes de divisions dans les pays arabo-musulmans restent visibles cependant:
- Les Etats du Golfe ont vivement condamné l’offensive israélienne à Gaza.
- Mais au-delà de la rhétorique de nombreuses capitales du Golfe hésitent à mettre en péril leurs intérêts nationaux.
- Ils semblent parier sur un affaiblissement de l’Iran avec qui ils divergent sur le plan clanique et politique.
- L’affaiblissement du Hezbollah donne de l’air à ses adversaires, au Liban, mais aussi en Syrie, où l’Iran est le principal soutien extérieur (avec la Russie) du régime de Bachar El Assad – une stratégie bien analysée par l’ISW.
- Enfin, la Turquie est passée d’une position prudente et un jeu ambigu, à une condamnation, soulignant la radicalisation des acteurs régionaux.
- Toutefois, le sommet historique UE-Conseil du Golfe, du 16 octobre 2024, semble avoir renouvelé les perspectives de collaboration économique et stratégique, selon les propos d’Ursula von der Leyen sur X.
- Commerce, Ukraine ou conflits au Moyen-Orient, l’UE et le CCG se penchent sur la possibilité de renforcer leurs relations.
- C’est en particulier le cas en ce qui concerne l’application de la résolution 2735 (juin 2024) du Conseil de sécurité des Nations unies comprenant :
- Un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Gaza
- La libération des otages et prisonniers palestiniens
- Un accès pour l’acheminement d’aides humanitaires à Gaza
- La recherche d’une solution à deux Etats
- Au delà de ce qui précède, les accords portent sur la promotion de :
- Un cessez-le-feu et un acheminement d’aides humanitaires au Liban ;
- Une fin immédiate des opérations israélienne en Cisjordanie ;
- Un engagement diplomatique avec l’Iran pour entamer une désescalade des hostilités et pour s’assurer qu’elle ne développe pas son nucléaire à des fins belligérantes ;
- L’apaisement des hostilités dans la mer rouge qui nuisent fortement au commerce international (cf. EIH 28/1/24).