En ces temps difficiles, Kiev peut au moins compter sur les missiles longue portée des Américains. Un retour en Europe des armements stratégiques aux parfums de guerre froide.
Avant même sa visite à la Maison Blanche cette semaine, le président Ukrainien Volodymyr Zelensky avait annoncé sur X (ex Twitter) que cet automne serait “déterminant pour le futur de la guerre”.
- Il est arrivé aux Etats-Unis déterminé à obtenir de nouvelles garanties pour soutenir l’effort de guerre ukrainien, qui après une contre-offensive dans la région russe de Kursk a laissé son flanc sud-est exposé à une progression de l’occupant russe.
- Notamment, comme depuis les premières arrivées de matériel étranger sur leur territoire, le commandement ukrainien souhaite pouvoir utiliser les missiles Storm Shadow et autres missiles de longue portée pour frapper le territoire russe.
- Si le Royaume-Uni a donné son accord en mai pour que l’Ukraine utilise les armes britanniques fournies pour des frappes en dehors de son territoire, les Etats-Unis n’ont pas encore emboîté le pas.
- Les élus sont encore divisés sur la question au Congrès.
- V. Zelensky a également largement communiqué ces derniers jours sur son “Victory Plan”, qui repose sur trois piliers majeurs :
- La poursuite des donations d’armements à l’Ukraine de la part de ses alliés occidentaux ;
- Des efforts diplomatiques renforcés pour pousser la Russie à un accord de paix (sous-entendu favorable à l’Ukraine) ;
- Tenir responsable la Russie pour l’invasion.
- Avec une responsabilité pénale pour les décideurs individuels devant la CPI.
- Et des compensations d’Etat à Etat pour les dommages causés par le biais de la CIJ.
- Si la Maison Blanche n’a toujours pas donné le feu vert à l’usage des missiles de longue portée fournis à l’Ukraine, Poutine n’a pas attendu pour communiquer également de son côté en redéfinissant la vision russe d’une attaque d’un pays de l’OTAN disposant d’un arsenal nucléaire.
- Ainsi, le Kremlin considérerait que l’usage de ces missiles longue portée serait une attaque directe des Américains sur le territoire russe, justifiant l’usage de l’arme nucléaire russe.
- La menace n’est pas nouvelle, et la Russie n’a jamais usé de son arme nucléaire depuis le début de l’invasion en 2022.
- Toutefois, même si la menace n’était pas prise au sérieux outre-Atlantique, Donald Trump a déjà affirmé qu’il ne soutiendrait pas l’Ukraine s’il revenait au pouvoir, selon Viktor Orban.
- V. Zelensky n’aura toutefois pas quitté les Etats-Unis les mains vides, ce qui déplait de plus en plus aux Républicains et leur candidat : Joe Biden a annoncé un nouveau fonds d’aide militaire à l’Ukraine, d’un montant de huit milliards de dollars.
- Virulemment critiquée par Trump, cette nouvelle aide permettra sans aucun doute à l’Ukraine d’effectuer de nouveaux achats auprès des fabricants d’armes américains, dont Zelensky a visité l’une des usines lors de son arrivée.
- Reste à voir si l’Europe emboîtera le pas en renouvelant son aide militaire et diplomatique à l’Ukraine avant l’élection présidentielle américaine de novembre 2024.