La victoire du FPÖ aux élections autrichiennes du 29 septembre 2024 est une mauvaise nouvelle de plus pour l’effort de guerre ukrainien. Sur la défensive aussi bien militairement que diplomatiquement et économiquement, comme le souligne le dossier de The Economist sur le conflit, l’Ukraine peine à voir une sortie victorieuse de la guerre. L’avance russe, la fatigue des alliés et les divisions politiques nationales obscurcissent le chemin de l’Ukraine vers la victoire.
- La question du soutien des Européens à l’Ukraine se pose depuis les élections européennes de juin, et se renouvelle à chaque succès électoral de l’extrême-droite.
- Il est à chaque fois question de forces politiques en faveur d’une paix à tout prix avec V. Poutine, comme le Mouvement Sarah Wagenknecht (BSW) en Allemagne.
- Outre l’immigration, des principaux chevaux de bataille de ce mouvement populiste de gauche radicale, est l’exigence de la paix et la fin du soutien de l’Allemagne à l’effort de guerre ukrainien.
- Arrivé en position d’arbitre des potentielles majorités régionales, en particulier dans le Brandebourg, le BSW exige pour reconduire le SPD au gouvernement régional la fin des livraisons d’armes à Kiev, une décision fédérale.
- Olaf Scholz, en grande difficulté dans la perspective des prochaines élections de 2025 pourrait être tenté de reconquérir une partie de son électorat tenté par le vote BSW.
- Il pourrait même être tenté de provoquer des élections anticipées.
- Jusqu’à récemment, l’espoir d’une reprise économique constituait la principale raison rationnelle pour le chancelier de maintenir sa coalition boiteuse jusqu’au bout.
- L’autre événement susceptible de faire remonter Scholz serait la fin de la guerre en Ukraine.
- Cela donnerait au SPD l’occasion de regagner les électeurs qu’il a perdu au profit du BSW et de l’AfD.
- A l’heure actuelle, le BSW talonne même les Verts dans les sondages, prenant des électeurs à la gauche du SPD en raison de son opposition très efficace aux livraisons d’armes.
Seul un accord de paix la priverait d’oxygène politique. Dans une telle situation, on ne peut pas exclure un accord entre SPD et BSW, voire une fusion. Aux dépens de Kiev.