NEIN 

L’UE devrait mobiliser des sommes considérables pour combler le fossé technologique qui la sépare des États-Unis et de la Chine, deux économies hautement subventionnées (par les règles fiscales aux US et par l’Etat central en Chine) dont l’effort des dernières années leur a permis ce décrochage. La manière dont les règles budgétaires européennes et nationales sont conçues ne laisse aucune place aux principales recommandations politiques de Draghi, à savoir une augmentation de la part de l’investissement dans le PIB d’environ 800 milliards d’euros par an, à partir de maintenant et pour toujours. Cette mesure serait d’une ampleur sans précédent. Le budget de l’UE ne représente que 1 % du PIB, dont la majeure partie est affectée à des transferts non discrétionnaires. 

 

  • Le message de Mario Draghi a été immédiatement entendu à Berlin, où le ministre des Finances (FDP-Renew) et le chef de l’opposition F. Merz (CDU-PPE) ont chacun de leur côté déjà annoncé qu’il était hors de question de doter l’UE d’une capacité d’emprunt et de réformer le budget européen pour dégager les sommes suggérées. 
  • Aucune chance que l’Allemagne en fasse partie.  
  • Aucun parti politique allemand n’est prêt à investir du capital politique dans une union fiscale, même si elle est au cœur de la crise que le rapport de Draghi a analysée si méticuleusement.  
  • En l’état, la mise en œuvre des recommandations du rapport Draghi ne se fera qu’en l’absence de l’Allemagne. 
  • Une réalité déjà envisagée par le rapport qui suggère de passer par “les coopérations renforcées”, possibles à partir d’un accord entre 9 membres.