Il ne suffit pas de financer, il faut aussi produire. Comme le rappelle le rapport : “entre juin 2022 et juin 2023, 78 % des dépenses de l’UE en matière de marchés publics de la défense ont été consacrées à des achats auprès de fournisseurs non européens, dont 63 % auprès des Américains.” Il s’agit d’une situation asymétrique, étant donné les obstacles auxquels les entreprises de défense de l’UE sont confrontées lorsqu’elles approvisionnent les États-Unis. Il s’agit également d’un problème évident pour toute idée d’autonomie stratégique. Sur la partie industrie de défense, le rapport préconise donc une meilleure intégration des actifs industriels de défense.
- La standardisation et l’interopérabilité sont les maîtres mots de cette « européanisation » des chaînes d’approvisionnement alors que l’Ukraine a récemment pâti de la dispersion et de la diversité des obus européens.
- Une coopération davantage approfondie, notamment dans le domaine de la R&D, est également nécessaire.
- Lorsque les gouvernements européens envisagent de dépenser rapidement de l’argent pour de nouveaux équipements, il peut être difficile de trouver quelqu’un en Europe capable de produire à l’échelle requise.
- Enfin, le rapport suggère également un système d’achat préférentiel pour les entreprises européennes.
- L’Europe est un nain industriel comparé à ses concurrents américains et chinois, surtout en ce qui concerne les technologies de pointe (semi-conducteurs, micropuces).
- L’Europe est à la traîne en ce qui concerne la sécurisation des chaînes d’approvisionnement des matières premières critiques indispensables à la transition énergétique et numérique.
- En réponse, le rapport propose d’adopter une véritable stratégie économique internationale reposant sur la sécurisation des ressources critiques et l’application rapide de la législation sur les matières premières critiques adoptée en mars 2024.
- Pour sécuriser l’approvisionnement en ressources, le rapport préconise la création de partenariats industriels, la signature d’accords commerciaux préférentiels et la constitution de stocks de matières critiques (cf. EIH 29/5/23).
- Toutefois, on peut regretter l’absence de mesures concrètes permettant d’approfondir les liens entre la recherche et l’industrie.
- Sujet pourtant majeur sur lequel les concurrents états-uniens et chinois ont de nombreuses longueurs d’avance