BAGRATION II 

Qu’en est-il de la situation sur le front ukrainien ? Au filtre des propagandes des belligérants, il est difficile de mesurer avec précision les impacts des différentes opérations en cours. La progression russe vers Kharkiv et les villes avoisinantes depuis le 10 mai 2024 avance inexorablement nous apprend l’institute for the study of war. La ville de Provorsk, stratégique et sous pression semble proche de tomber aux mains russes. Mais depuis le 6 août 2024, Kiev a commencé à rétablir un début d’équilibre avec une offensive audacieuse sur le territoire russe. Stratégiquement, c’est ce qui permet aux Ukrainiens d’atteindre plus en profondeur les installations énergétiques russes. 

  • Parmi les grands médias, le Financial Times nous propose une série de cartes utiles sur les évolutions du front. 
  • Certains observateurs font remarquer que cette offensive ukrainienne pourrait être un réel tournant de la guerre. En particulier sur la donne énergétique.  
  • L’offensive ukrainienne dans la région russe de Koursk semble avoir placé la ville de Sudzha sous le contrôle effectif de l’Ukraine.  
  • Une zone très proche du seul point d’entrée opérationnel en Ukraine pour le gaz russe à destination de l’Europe.  
  • L’année dernière, environ 14 milliards de mètres cubes de gaz avaient transité par le point de transit de Sudzha vers l’Europe.  
  • Le point de transit fonctionne toujours.  
  • Mais les combats près de Sudzha, auxquels s’ajoutent les pressions exercées sur la demande par un été chaud en Asie, ont suffi à effrayer à nouveau les marchés européens du gaz.  

 

  • Les attaques mutuelles de la Russie et de l’Ukraine sur leurs infrastructures énergétiques pourraient cette fois avoir des répercussions plus larges que les seules populations concernées.  
  • Pour les deux parties, ces attaques contre les infrastructures remplissent un objectif important : épuiser l’autre.  
  • L’Ukraine espère que les attaques contre les installations énergétiques russes convaincront le Kremlin que la poursuite de son invasion a un coût matériel réel.  
  • Paradoxe : la Russie reste malgré tout un fournisseur de gaz pour l’UE, le deuxième fournisseur de GNL de l’Europe (20 % des importations), derrière les États-Unis (50 %).