Avec désormais 8 groupes constitués dont 3 de droite radicale voire extrême (consécutivement à la création de deux nouveaux groupes au Parlement “Les Patriotes pour l’Europe – PfE” et “l’Europe des Nations souveraines” – ENS cf. EIH 15/7/24 et 7/7/24), les élections aux postes de responsabilité et la constitution des nouvelles commissions parlementaires ont occupé les nouveaux députés.
- En effet, la taille, la composition et la présidence des commissions où s’élaborent les premières positions des députés sur les textes en discussion varient avec les rapports de force de chaque législature.
- Et même de nouveaux, comme cette possibilité d’une promotion de la sous-commission SEDE en une “Commission Défense” de plein droit, dont la création se rediscutera à l’automne.
- En l’occurence, la Commission ITRE (industrie énergie recherche) devient la plus grande commission dans le nouveau PE, alors qu’en 2019 c’était la Commission ENVI (environnement et santé), marquant une préoccupation de la mandature, plus centrée sur les aspects industriels et de “compétitivité” du Pacte Vert – Euractiv et Politico pointent quelques figures à suivre dans ces dossiers.
- Dans la répartition des présidences des commissions et des Vice-présidences du PE qui se fait à la stricte répartition proportionnelle (loi d’Hondt), les deux principaux groupes du Parlement européen, PPE et S&D, monopolisent le jeu.
- Renew et Verts (diminués) Gauche (faible) et ECR doivent se contenter des restes.
- Toutefois, la politique l’emporte occasionnellement : les postes dévolus logiquement aux groupes d’extrême droite sont redistribués (aux Verts et libéraux en l’occurence) en raison d’un cordon sanitaire écartant l’extrême-droite – auquel échappe le groupe ECR.
- Outre les comportements peu cordiaux voire borderline de ces députés, encore illustrés par un récent esclandre en plénière, pour ces groupes plus radicaux le principal reproche reste leurs claires affinités pro-Kremlin, dont le PfD présidé par J. Bardella, mais fondé par V. Orban, illustré là par leur opposition à l’aide européenne à l’Ukraine.
- Déjà le boycott de la présidence hongroise du Conseil de l’UE par la Commission et le Conseil européen en réponse à la visite à Moscou du Premier ministre hongrois avait envoyé un message aux Patriotes.
- L’isolement de la Première ministre italienne Giorgia Meloni lors des discussions au Conseil laisse entrevoir une mise de côté des groupes conservateurs et ultra-conservateurs, mais sans exclure totalement le CRE
- Ce dernier a obtenu deux postes de vice-présidents le 16 juillet.
- Un cordon sanitaire à géométrie variable, qui cherche à garder la populaire Giorgia Meloni parmi les soutiens d’U. Von der Leyen.
- Cette dernière promet au Parlement le 18 juillet qu’elle « ne laisserait jamais la polarisation extrême de nos sociétés être acceptée […] et les extrémistes détruire notre mode de vie européen. ».