A BLAIRITE GENNY LEC? 

 Le 4 juillet 2024 on votait aussi au Royaume-Uni. Comme le rappellait avec humour John Oliver dans son talk-show satirique, c’était une élection aux enjeux de renouveau, après 14 ans de règne des Tories, un référendum pour sortir de l’UE, 4 ans de navigation à vue pour savoir ce que Brexit voulait bien dire, et une valse de Premier ministres dont la plus éphémère n’aura même pas eu la longévité d’une salade verte. 

  • Le parti travailliste de Keir Starmer a remporté une majorité absolue avec 411 sièges à la Chambre des Communs (sept de moins que la victoire écrasante de Tony Blair en 1997), une victoire qui ne doit rien au hasard selon The Guardian.  
  • Elle est permise avec seulement un tiers du vote populaire. 
  • Ceci est expliqué par le système électoral britannique (uninominal majoritaire à un tour, ou first-past-the-post) qui permet ainsi une représentation disproportionnée du vainqueur. 
  • Sir Keir Starmer est désormais Premier ministre non seulement parce que les Britanniques ont voté pour lui, mais aussi parce qu’ils ont rejeté Rishi Sunak et son gouvernement conservateur.  
  • Le parti conservateur ne s’en sort pas à mauvais compte. Les Tories seront le pilier de l’opposition, avec 121 sièges à Westminster.  
  • Le danger d’une OPA hostile sur des Tories déconfits par la nouvelle formation de droite radicale est donc écarté, après avoir alimenté les spéculations. Reform UK arrive quatrième au niveau national. 
  • La grande surprise de cette élection est en réalité le parti des libéraux-démocrates d’Ed Davey.  
  • Autre fait intéressant, les LibDems sont le seul parti à haute visibilité au Royaume-Uni notoirement pro-UE et plaidant pour a minima une réintégration de la Grande-Bretagne dans le marché commun.