Cette semaine, on vote en Europe. Du jeudi 6 aux Pays-Bas au dimanche 9 partout dans l’UE, les Européennes et Européens se rendent aux urnes pour renouveler le Parlement européen, et ouvrir le grand jeu de négociations diplomatico-politiques qui aboutira au renouvellement de la Commission européenne. Malgré une campagne nationale française particulièrement mauvaise et délétère, dominée plus que jamais par des thèmes marginaux ou des dynamiques présidentielles, les européennes, NE SONT PAS DES ELECTIONS SECONDAIRES. Voter pour le Parlement européen, c’est contribuer à définir les équilibres de l’UE pour les 5 ans à venir.
Comme tous les 5 ans, on entend partout que l’Europe est à la croisée des chemins, que ces élections sont cruciales pour l’avenir de l’UE, etc. Mais pour une fois, cette dramatisation est tout à fait justifiée. Les équilibres géopolitiques et l’incertitude stratégique nous invitent à définir les contours d’une Europe capable de résister au défi chinois, à la violence poutinienne et aux faillites de l’allié américain. Elles sont liées à notre capacité collective à décarboner le modèle économique européen, le rendre plus respectueux de l’environnement et plus juste socialement. Sous peine de nourrir, comme c’est déjà le cas, des forces politiques hostiles à cette transition, qui sont aussi hostiles à la défense des droits et libertés fondamentales partout où elles parviennent au pouvoir. Comme en outre ces forces sont souvent soutenues par des puissances étrangères rivales ou adversaires de l’UE, on en revient aux enjeux géopolitiques.
Ces élections ne sont qu’une nouvelle étape sur le chemin vers une démocratie européenne. Le Parlement européen en est le cœur battant.