HAPPY DRUNK 

A peine la poussière des européennes retombées, le cycle diplomatico-politique de la désignation des postes à responsabilité s’est enclenché (cf. EIH 19/5/24). Cette surreprésentation des élus RN au Parlement européen n’aura pour seule conséquence qu’une réduction de l’influence française dans les institutions européennes. La victoire combinée du PPE et l’affaiblissement relatif du président français qui aurait pu s’y opposer (cf. EIH 19/5/24) mais dont le groupe Renew fait partie des grands vaincus de dimanche soir, et dont la situation domestique rend la parole plus fragile, ont largement consolidé les espérances de la présidente von der Leyen dans la quête d’un second mandat. D’après Politico, le puzzle serait déjà prêt, d’ailleurs.  

  • Outre la reconduction de la présidente von der Leyen (DE-PPE), l’actuelle présidente du parlement européen, Roberta Mestola (MT-PPE) garderait aussi son siège au moins pour la première moitié de la mandature. 
  • Un renouvellement inédit (la pratique est une rotation tous les 2,5ans). 
  • Au poste de Haut-Représentant (l’équivalent du ministre des Affaires étrangères), l’actuelle Première Ministre Kaja Kallas (EE-Ren) succèderait à Josep Borrell.  
  • Malgré une relative défaite dimanche soir (cf. EIH 11/6/24) celle qui était déjà dans la course depuis sa réélection triomphale en 2023 (cf. EIH 10/4/23 et EIH 12/5/24) permettrait de cocher les cases “petit-pays”, “Europe centre-est » et “libéraux”.  
  • Celle-ci a confirmé le 10 juin à la radio nationale qu’elle était prête à y réfléchir, ce qui est un acte de candidature. 
  • Enfin, la présidence du Conseil européen échoirait à Antonio Costa (PT-S&D), le Premier Ministre portugais déchu lors des dernières élections nationales qui avaient vu la percée de l’extrême droite Chega (cf. EIH 17/3/24). 
  • Alternativement, si la presse préfère pour l’instant se concentrer sur sa récente agression  Mette Frederiksen, Première ministre sociale-démocrate du Danemark, reste un choix avancé pour prendre la suite de Charles Michel. 
  • Dans une opinion publiée par Europeum, on loue sa compréhension « de la menace néo-révisionniste de la Russie signifie qu’elle est bien placée pour renforcer la confiance au sein de l’UE-27 (et son expérience) en matière de recherche de consensus pourraient servir de catalyseur pour que M. Scholz, M. Macron et M. Tusk s’entendent au moment où la cohésion européenne est plus que jamais nécessaire. 

Politico envisageait d’ailleurs, en début d’année, tous les postes à responsabilité occupés par des femmes pour la rentrée 2024.