Quels seront les équilibres du prochain Parlement où est attendue une poussée très nette de la droite radicale ? Dans un article de fond, la chercheuse Nathalie Brack et son collègue de l’ULB Awenig Marié analysent les votes clés en fonction des nouveaux rapports de force potentiels, entre quête de normalisation des uns, manque de cohésion des autres et division des oppositions.
- Outre le déplacement du centre de gravité du Parlement vers la droite, toutes les conversations de la bulle européenne bruissent d’une autre spéculation : et si la première victime des nouveaux équilibres n’était autre que la Présidente de la Commission Ursula von der Leyen?
- En quête d’un nouveau mandat, celle-ci rencontre des difficultés, voire des oppositions, jusque dans sa propre famille politique (cf. EIH 6.05.24).
- Alors qu’elle n’avait obtenu son investiture que de 7 voix en 2019, dans un Parlement européen dont les Libéraux étaient les “faiseurs de rois” et les Verts au pic de leur influence européenne, cette fois l’arithmétique sera clairement en sa défaveur.
- Ceci explique ses ouvertures régulières à la Première ministre italienne, dont le soutien du groupe CRE s’avérerait ici crucial – mais sûrement contreproductif (cf. cf. EIH 5/5/24).
- Cette fragilité ouvre la voie aux candidatures alternatives, sur lesquelles Politico s’étend un peu.
- Les noms du Premier ministre croate (A. Plenkovic) ou du président roumain (K. Iohannis), tous les deux membres du PPE mais de pays plus modestes en taille et en influence européenne permettraient d’envisager une Commission plus docile, sur le modèle de José Manuel Barroso (2004-2014).
- En outre, la Croatie vient d’ouvrir la voie d’une alliance gouvernementale entre PPE et droite radicale à l’issue de ses élections parlementaires récentes, remportées par le centre-droit du Premier Ministre Plenkovic.
- La case “petit pays” et “Europe Centre-orientale » (sous-représentée dans les cercles de décisions européens) pourrait bien être cochée (avec celle “Femme”) par la désignation de Kaja Kallas, Première ministre libérale estonienne, au poste de Haut-Représentant – un signal de défi à Moscou.
- Kaja Kallas qui s’est vue distinguée par le président Macron, dont l’influence sur le processus sera déterminante.
- Depuis deux ans, elle constitue indiscutablement une personnalité à suivre.
Alors qui ? (to be continued)…