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Quand la Chambre préliminaire II a accepté d’émettre un mandat d’arrêt à l’encontre de Maria Lvova-Belova et Vladimir Poutine, pour enlèvement d’enfants constituant crime de guerre en Ukraine, les Européens se sont félicités du retour en force du droit pénal international. La division dont ils font preuve en ce qui concerne les crimes commis au Proche-Orient emporte bien sûr des critiques sévères. 

  • Ils s’étaient en particulier réjouis du fait que V. Poutine avait renoncé à son voyage, en août 2023 en Afrique du Sud, pour se rendre au sommet des BRICS. 
  • Les autorités de Pretoria, reconnaissant l’autorité de la CPI se seraient vues obligées d’arrêter le président russe. 
  • C’est le chancelier autrichien, Karl Nehammer, qui a exprimé le plus clairement cette hyprocrisie. 
  • L’Autriche respecte l’autorité de la CPI mais ne respecte pas cette décision d’émettre un mandat d’arrêt contre B. Netanyahou.  
  • L’idée est donc de respecter une juridiction seulement quand elle convient aux ambitions politiques, commente Politico.  
  • Communique de la sorte sur les demandes de mandat d’arrêt – en même temps – des responsables israéliens et du Hamas donne l’impression d’une équivalence qui n’a pas lieu d’être. 
  • Le Quai d’Orsay rappelle avoir condamné les attaques du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre. 
  • Il rappelle aussi avoir alerté « sur le caractère inacceptable des pertes civiles dans la bande de Gaza » depuis la réplique militaire israélienne. 
  • Dans une opinion pour l’ECFR, cette division dans la prise de position doit alerter. 
  • D’abord les Etats qui se veulent soutiens d’Israël : en cas de mise en cause – et de condamnation – ceux-ci se retrouveraient considérés comme moins regardants en ce qui concerne certains responsables de crimes. 
  • Il est fort probable que d’autres demandes de mandat d’arrêt soient édictées.  
  • Cela va devenir de plus en plus difficile d’avoir une approche cohérente. 

Accepter l’édiction d’un mandat d’arrêt signifie d’abord la confiance des Etats dans l’actions et le rôle de la CPI. Ne pas tenter de décrédibiliser son travail semble essentiel pour les composantes d’une Union qui se veut promotrice de paix, de justice et de sécurité pour tous, sans présager de l’issue des enquêtes et des procès.