Les pressions de l’allié américain sur la question des budgets militaires cachent plusieurs insuffisances de l’Alliance atlantique, en particulier son absence d’investissement dans la guerre en Ukraine.
- Depuis les promesses tièdes faites à l’Ukraine à Vilnius en juillet 2023, l’OTAN n’a que peu mobilisé ses (nombreux) personnels pour former les soldats ukrainiens.
- Les quelque 60000 militaires ukrainiens formés par des armées des États membres de l’UE l’ont été via une initiative extérieure à l’OTAN.
- Ce fut aussi le cas pour les formations prises en charge par le Royaume-Uni (Opération Interflex, plus de 30000 soldats formés à ce jour) ou le Canada.
- La question s’impose : l’OTAN est-elle toujours la force pertinente ?
- Pour l’Ukraine combattante, son apport est inexistant, malgré les accusations répétées de Moscou qu’il s’agit d’une guerre menée par l’Alliance atlantique contre la Russie.
- La nomination du prochain Secrétaire général pourrait d’ailleurs donner un nouveau souffle aux positions de l’OTAN en Europe, et les candidats n’envisagent pas tous l’avenir sous le même angle.
- Mark Rutte, Premier ministre néerlandais sortant, semblait jusqu’à récemment assuré d’être nommé à la succession du Norvégien Jens Stoltenberg.
- Mais malgré le soutien de la présidente estonienne Kaja Kallas, l’émergence du candidat roumain, le président Klaus Iohannis, souligne l’exigence d’une plus grande représentation et prise en considérations des Etats de l’Europe de l’Est, au sein de l’OTAN, et de l’UE.
- K. Iohannis pourrait d’ailleurs obtenir le soutien du président turc, Recep Erdogan, qui a déclaré que l’OTAN devait consacrer plus de ressources au combat contre le terrorisme.
- M. Rutte a, pour l’instant, le soutien des quatre membres les plus influents de l’OTAN (Allemagne, Etats-Unis, France, Royaume-Uni).
- Toutefois, l’alarme lancée par l’Etat-major et la classe politique polonaise ces dernières semaines quant à la menace russe pour les Etats baltes et en mer du Nord donne du poids à une candidature “venue de l’Est”.
- En mars, c’était le général polonais Wiesław Kukuła qui mettait en garde contre les projets à long terme de la Russie d’attaquer l’OTAN.
- A présent, c’est le premier ministre polonais Donald Tusk qui rappelle la fragilité européenne actuelle face à un conflit potentiel.