Garder l’œil sur les remous qui ponctuent l’actualité des Etats candidats à l’Union a toujours été très instructif sur les dangers qui la guettent. C’est particulièrement le cas en ces temps d’opposition nette entre les deux modèles de société qu’offrent le système oligarchique russe et celui des communautés européennes. Il y a quinze jours, nous nous demandions l’impact que pourrait avoir l’adoption, en Géorgie, du projet de loi “dit agents étrangers” sur le bon déroulement des négociations avec l’UE.
- Ce projet de loi prévoit d’obliger les organisations de la société civile et les médias à se déclarer « agent de l’étranger » dès lors que leur budget dépend à plus de 20 % de financements étrangers.
- Il semblerait que le gouvernement présente à nouveau ce texte sans y apporter de modifications et ce, malgré l’opposition clairement affichée des citoyens.
- Ceci témoignerait de l’importance que ce texte revêt pour lui.
- Sur RFI, on comprend que le gouvernement apparaît encore plus déterminé que lors de sa première tentative pour faire voter ce texte en 2023.
- Les critiques de ce texte avancent que l’intention est de faire en sorte que le pays rompe avec l’Occident.
- En effet, seuls les Européens et les Américains soutiennent ouvertement et financièrement la société civile organisée géorgienne.
- Les manifestants évoquent une « loi russe ».
- Ce rapprochement vers un modèle de société s’inspirant plus de la Russie que de l’UE est la crainte la plus nettement avancée dans les cortèges de manifestants.
- L’autre indice à prendre au sérieux est ce projet de loi dit « sur la propagande LGBT+, homosexuelle » avancé avec le retour du projet “agents étrangers”.
- Après une marche étudiante vendredi soir, ce sont les femmes qui ont battu le pavé samedi 20 avril.
- Elles s’opposent à un soi-disant traditionalisme assignant aux femmes un statut subalterne.
- Le gouvernement a annoncé vouloir faire adopter cette loi le 17 mai, journée dite de la pureté familiale.
- L’adoption du texte est annoncée comme pouvant avoir comme conséquence le refus du Conseil européen d’ouvrir les négociations avec la Géorgie quant à son adhésion à l’UE.
- Le gouvernement commencerait donc déjà à souffler le chaud et le froid après ses efforts pour obtenir le statut d’Etat candidat à l’UE, en décembre 2023.
- En Géorgie, la grande majorité des 3,7 millions d’habitants (divers chiffres tournent autour des 80% et sont en constante augmentation) se déclare comme voulant rejoindre l’Union européenne.
Les prochaines élections législatives sont prévues pour octobre 2024.