L’enjeu dépasse celui de l’Ukraine et de l’assistance financière. Il s’agit de la capacité des Européens à assurer leur propre défense, sans les Etats Unis et de la possibilité de rendre l’UE imperméable à Trump. Il s’agit de “Trumpproofing Europe”, proposent 4 analystes experts des affaires européennes dans un article important pour Foreign Affairs.
- En campagne des primaires, Trump est allé très loin. Après avoir réaffirmé que selon lui l’OTAN était obsolète, il a déclaré qu’il pourrait ne pas protéger un pays membre de l’OTAN attaqué par la Russie si ce pays ne payait pas ce qu’il considère être la “juste part”.
- Les responsables de l’OTAN et Européens ont condamné ces déclarations qualifiées de dangereuses et irresponsables.
- Fort de son expérience passée et dans un contexte plus instable que jamais, le retour de Trump à la Maison Blanche pourrait avoir de très lourdes conséquences pour l’Europe.
- Certains pays limitrophes à la Russie sont inquiets de ce que pourraient être les plans futurs de V. Poutine.
- C’est le cas particulièrement de l’Estonie, qui pourtant assume déjà les 2% (seule dans l’OTAN avec la Lituanie).
- 70 ans après l’échec de la CED, l’ennemi n’est plus communiste mais il est toujours à l’Est, et la question d’une défense commune européenne se pose à nouveau avec acuité (cf. EIH 19/02/2024).
- Dans sa déclaration de candidature, Ursula von Der Leyen a exprimé l’idée de créer un commissaire spécialement dédié à la défense.
- Les dirigeants européens se sont prononcés à plusieurs reprises sur la volonté de conforter la défense européenne.
- En janvier E. Macron appelait à un “renforcement de la défense européenne.”
- Le chancelier O. Scholz plaidait pour une “armée européenne” et une “production à grande échelle”.
La défense sera un sujet central dans la campagne pour les élections du Parlement européen.