Ce mercredi 20 septembre 2023, les eurodéputés et les ministres des Etats membres se sont mis d’accord pour un cadre législatif en trois grandes mesures contre le greenwashing et l’obsolescence programmée.
- Tout d’abord, l’Union entend mettre un terme aux “allégations environnementales trompeuses” ou “Green claims” présentes sur les emballages des produits vendus en grandes et moyennes surfaces.
- En effet, de trop nombreuses marques utilisent des qualificatifs tels que « produit vert », « écologique », « issu du terroir » ou encore « respectueux de notre territoire » afin de verdir leurs produits.
- Ces termes génériques ne s’appuient sur aucun fondement ou documentation, pour la plupart d’entre eux.
- Ils ne sont qu’arbitraires et issus d’une stratégie markéting bien réfléchie.
- Ils induisent le consommateur en erreur qui ne les distingue pas forcément de ceux répondant à une certification garante d’un produit le plus écologique possible.
- Afin de valoriser les labels certifiés, l’UE compte exiger, à travers cette directive, un travail minutieux de collecte d’informations et de chiffrement dès lors qu’une entreprise souhaitera apposer un terme écologique sur un de ses produits.
- L’ajout d’un label « verdoyant” reste à la discrétion des entreprises mais elles devront suivre les lignes directrices de la législation, sous peine de sanctions.
- L’UE souhaite également rompre avec le principe systématique de compensation carbone.
- Les entreprises ne pourront plus justifier une neutralité carbone par la mise en place d’activités à valeur environnementale.
- Ces activités sont en fait bien souvent inefficaces car elles n’effacent pas l’empreinte carbone initiale émise.
- Le cas d’école est celui de la plantation d’arbres qui cumule les défauts suivants :
- un décalage entre l’émission et la compensation,
- une saturation incrémentale de la capacité d’absorption du CO2 dû aux sècheresses et hausses de températures ;
- et un relâchement du CO2 capté, le jour ou le puits de carbone meurt.
- Enfin, pour lutter contre l’obsolescence programmée, de nouvelles interdictions concerneront les déclarations non étayées sur la durée de vie supposée d’un produit ou la fausse représentation de sa réparabilité.
- La future législation proscrira les incitations à remplacer prématurément les consommables.
- C’est le cas en particulier des cartouches d’encre d’imprimante, des mises à jour logicielles superflues, et les obligations injustifiées d’acheter des pièces de rechange ou des accessoires du fabricant d’origine au détriment d’autres fabricants.
- Un nouveau label harmonisé européen sera créé pour certifier des garanties prolongées au-delà des délais légaux.
- À cela s’ajoute la volonté d’améliorer la visibilité des informations des garanties, les consommateurs ne connaissant que rarement leurs droits dans ce domaine.
Cette directive, avant d’entrer en vigueur, doit encore être votée au Conseil et au Parlement. Puis doit être transposée dans le droit national des différents États. Les entreprises ont donc deux ans pour adapter leur stratégie markéting en conséquence.