Alors qu’à Washington la nouvelle chambre des représentants sous majorité républicaine pourrait renâcler à poursuivre le soutien à l’effort de guerre ukrainien, la Russie semble intensifier son engagement et l’Union persiste à se frayer un chemin.
- Cependant, l’UE et l’OTAN se sont engagées, mardi 10 janvier 2023, à fournir aux Ukrainiens tous les moyens militaires nécessaires pour se défendre.
- Des discussions sont prévues cette semaine du 16 janvier sur les types d’armes qui peuvent être fournies.
- La discussion porte en particulier sur la fourniture de tanks Leopard 2 à Kiev.
- Toutefois, la livraison de ces équipements stratégiques relève d’un engagement fort et se heurte aux réticences du gouvernement allemand.
- Le Chancelier, Olaf Scholz, semble s’abriter derrière les hésitations américaines.
- Ceci est particulièrement bien expliqué dans le podcast E83 de Eurointelligence et l’article public du 10 janvier “no-legged leopard”.
- Dans ce contexte, l’annonce de l’accord UE-OTAN confirme, une fois de plus, que les capacités de défense de l’Europe restent encore inextricablement liées à celles de l’OTAN.
- Ceci n’a pas manqué d’emporter le mécontentement du président français, Emmanuel Macron, qui milite pour une autonomie stratégique européenne.
- Des discussions sont prévues cette semaine du 16 janvier sur les types d’armes qui peuvent être fournies.
- Ces désaccords, aussi fâcheux soient-ils, n’empêchent cependant pas le développement des capacités de défense européennes.
- Jusqu’ici, les outils destinés au développement de la défense européenne, c’est-à-dire les Fonds européens de défense, avaient laissé de côté les questions d’acquisition conjointe, préférant se concentrer sur la recherche et le développement.
- Consécutivement au sommet de Versailles, de mars 2022, la Commission a remis sur la table des projets visant à encourager l’acquisition conjointe d’équipements militaires.
- Dès juillet 2022, une proposition de texte visant à créer un mécanisme d’acquisition conjointe d’armement a été présentée.
- Ce fonds représente un demi-milliard d’euros sur deux ans, pour reconstituer les stocks nationaux vidés par les équipements en Ukraine dans des situations d’urgence.
- Si la proposition est encore au point mort, début 2023, le fait que le principe d’un fonds d’acquisition au sein de l’Union européenne, financé par le budget communautaire, ne soit plus un sujet de controverse marque un changement significatif dans la conception que l’Union se fait de la défense commune et, partant, de l’autonomie stratégique.
- L’Agence européenne de défense et l’État-major de l’UE (EMUE) ont également vu leur soutien budgétaire augmenter considérablement consécutivement au conflit armé.
- Après la querelle politique entre l’Allemagne et la Pologne sur la création d’une mission de formation des militaires ukrainiens, l’EMUE se voit confier le commandement non seulement stratégique mais aussi opérationnel.
- Les stratégies militaires actuelles de l’Europe représentent donc un niveau de coopération imprévu dans les relations transatlantiques, qui ont été étayées par de nouveaux niveaux d’investissements militaires internes à l’UE.
- La crise a également permis de resserrer les liens entre les Européens, les Britanniques et les Canadiens avec des renouvellements potentiels de partenariats.
- Malheureusement, l’ambivalence entre solidarité européenne et liens transatlantiques se renforce d’autant.
- Ainsi, des diplomates externes (notamment américains) sont invités à participer à certaines réunions européennes internes.
- Les listes des besoins en armes de l’Ukraine ainsi que celles des armes fournies sont également étroitement coordonnées.
- Après la querelle politique entre l’Allemagne et la Pologne sur la création d’une mission de formation des militaires ukrainiens, l’EMUE se voit confier le commandement non seulement stratégique mais aussi opérationnel.
- C’est la fragilité de l’armement européen qui justifierait cette dépendance à l’égard de l’OTAN et des États-Unis, expliquent – résignés ou réalistes – les observateurs.
- Un certain nombre d’instruments européens ont été laissés de côté.
- La coopération structurée permanente (PESCO) reste décevante et n’a pas vraiment eu d’effet majeur.
- La soixantaine de projets qui sont menés dans le cadre des initiatives PESCO continuent à être bloqués dans leur déploiement ou n’ont pas vu leurs actions s’intensifier malgré la guerre en Ukraine.
- De même, l’Initiative européenne d’intervention (IEI) n’a pas laissé sa marque géopolitique sur la scène mondiale.
- Un certain nombre d’instruments européens ont été laissés de côté.