TRIBUTE TO TITO PUENTE

Alors que se profile la présidence espagnole du Conseil de l’UE, l’Union recentre son attention sur l’Amérique latine et prépare une offensive diplomatique dans la région.

  • En juin, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, se rendra au Brésil, au Mexique, en Argentine et au Chili.

  • Les 17 et 18 juillet 2023, un sommet réunira à Bruxelles les chefs d’État et de gouvernement de l’UE et de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), sous la présidence espagnole de l’UE.
    • Ce nouvel engagement vise à renforcer les alliances et à équilibrer la présence croissante de la Chine dans la région.
    • L’influence de Pékin s’est considérablement accrue, avec des investissements multipliés par 26 entre 2000 et 2020 et l’intégration de 21 pays dans son initiative « Belt and Road ».
    • L’UE, en tant que principal investisseur de la région, vise à réassoir son influence et à approuver un projet visant à établir une relation permanente entre l’UE et les gouvernements latino-américains.

  • Cette initiative permettrait de renforcer les liens institutionnels et de favoriser les accords économiques, la collaboration en matière d’infrastructures, la lutte contre les stupéfiants, la justice et les projets scientifiques.
    • L’UE cherche également à accéder à des matières premières essentielles, en particulier le cuivre ou le
      • Elles sont abondantes en Bolivie, au Chili et en
      • Elles sont indispensables pour les véhicules électriques et l’expansion des réseaux électriques au cœur de la transition écologique de son économie – le Green Deal.

  • Dans son commentaire pour Eurointelligence, Wolgang Münchau, rappelle à ce propos que l’Union européenne a largement négligé l’Amérique latine dans ses discussions de politique étrangère et ses ambitions en tant qu’acteur géopolitique, considérant la région comme lointaine et sans intérêt.
    • Cette négligence pourrait devenir un grave problème à mesure que le monde se détourne des combustibles fossiles et que la concurrence pour les ressources cruciales s’intensifie.
      • La Chine a profité de l’absence de l’UE pour accroître considérablement ses investissements et sa présence diplomatique dans la région.
    • Cette tournée prévue par Ursula von der Leyen et le sommet organisé par l’Espagne avec la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes visent donc à tenter de rattraper le retard européen.
      • Toutefois, comparés à l’engagement considérable de la Chine, les efforts de l’UE semblent insuffisants et tardifs.
      • Un engagement plus profond et durable est nécessaire pour la coopération stratégique, en particulier dans les domaines liés aux matières premières.