OUT OF REACH

Essentiels à l’agriculture et de nombreuses industries, les polluants chimiques et les pesticides exercent une influence dévastatrice sur l’environnement et la santé humaine. Leur utilisation excessive pollue les sols, les cours d’eau et menace la biodiversité. Les études prouvent en outre qu’ils sont liés à de nombreux problèmes de santé tels que les cancers, les troubles neurologiques et les déséquilibres hormonaux.

  • Dans cet « empoisonnement universel », selon le titre de l’ouvrage du journaliste Fabrice Nicolino, les substances per- et polyfluoroalkyles (PFAS) sont une classe de produits chimiques à part.
    • Ces « polluants éternels » constituent une menace importante pour la santé humaine et l’environnement car ils sont très persistants et s’accumulent dans l’eau, l’air et le sol.
      • Ils sont utilisés à diverses fins industrielles et sont présents dans les produits de tous les jours.
      • Par exemple, les emballages alimentaires, les produits ménagers, les textiles, l’électronique et les matériaux de construction.
    • Une enquête récente menée par 17 médias européens estime que l’Europe compte plus de 17 000 sites contaminés par des PFAS et plus de 2 100 « points chauds ».
      • En d’autres termes, les niveaux de contamination dépassent 100 nanogrammes par litre, ce qui est considéré comme dangereux pour la santé.
  • Le 20 avril 2023, le nouveau règlement délégué relatif à la classification, à l’étiquetage et à l’emballage des produits chimiques (CLP), qui met à jour le règlement REACH de 2008, est entré en vigueur.
    • Ce nouveau règlement vise à fournir une meilleure transparence et des informations actualisées :
      • sur les critères et les classes de danger des perturbateurs endocriniens
      • ainsi que des substances chimiques à longue durée de vie, qui peuvent s’accumuler dans les organismes vivants et l’eau potable.
    • Ce règlement s’applique aux substances déjà réglementées par le règlement sur l’enregistrement, l’évaluation et l’autorisation des substances chimiques (REACH) et aux substances actives contenues dans les produits biocides et phytopharmaceutiques.
  • Alors que quatre États membres de l’UE, dont le Danemark, l’Allemagne, les Pays-Bas et la République tchèque, demandent aussi des restrictions plus strictes sur les PFAS dans les aliments, les ONG tentent également de tirer la sonnette d’alarme sur cette menace.
    • Greenpeace a publié une étude montrant que les agrumes brésiliens vendus dans huit pays de l’UE, dont la France, contiennent des résidus de six substances non autorisées dans l’UE.
    • Bien qu’aucun produit détecté ne dépasse les limites maximales de résidus, l’ONG souligne qu’il n’existe pas de niveau minimum de sécurité pour l’ingestion de pesticides.
      • Le rapport s’inquiète de l’intention de l’UE de parvenir à un accord avec les pays du Mercosur d’ici juillet.
      • Un tel accord augmenterait à la fois la quantité de pesticides utilisés et la quantité de produits contaminés vendus dans l’UE.
    • De même, selon le groupe environnemental Pan Europe, seules 15 % des recommandations présentées par la commission d’enquête du Parlement européen sur les pesticides ont été appliquées.
      • Cette commission parlementaire a été créée à la suite de la publication des « Monsanto Papers » et a émis une centaine de recommandations un an plus tard.
        • Bien que la Commission européenne ait fait de la réduction des pesticides une priorité, Pan Europe souligne qu’il existe encore des lacunes importantes, notamment dans l’évaluation de la toxicité des produits phytosanitaires.

Enfin, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a indiqué que le niveau de détection des résidus de pesticides dans les produits alimentaires reste constant, 96,1 % des échantillons étant conformes aux limites légales de l’UE.