Contrairement aux sondages qui ne lui reconnaissaient que quelques points d’avance sur l’opposition, le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis et son parti, Nouvelle Démocratie, ont remporté une importante victoire électorale, le 21 mai 2023.
- À un an des élections européennes de 2024, c’est un signe encourageant pour la droite européenne (ND siège au PPE).
- Ceci consolide ses forces au Conseil, bien que le gouvernement des plus grands pays de l’UE lui échappe.
- Avec 41 % des voix, ND distance le parti d’opposition Syriza (gauche radicale) de l’ancien Premier Ministre Alexis Tsipras.
- Bien que proportionnel, le scrutin législatif en Grèce permet un second tour pour rechercher une majorité absolue au parlement.
- C’est le choix du Premier ministre sortant qui a donné rendez-vous aux électeurs autour du 25 juin.
- Il préfère cette solution à celle de former une coalition avec le parti arrivé en troisième position, le Pasok-Kinal.
- Le gouvernement de Mitsotakis a été crédité d’une croissance économique positive, d’une réduction du chômage et d’une augmentation du salaire minimum.
- Et ce, malgré des circonstances compliquées, entre catastrophes naturelles, catastrophe ferroviaire traumatisante, et scandales d’écoutes illégales.
- Il reste donc préféré à Syriza, qui porte encore le fardeau de sa difficile gestion de la crise de la dette souveraine de 2015 et de son impasse européenne.
- Bien que proportionnel, le scrutin législatif en Grèce permet un second tour pour rechercher une majorité absolue au parlement.
- En outre, le paysage médiatique grec, très concentré aux mains d’une poignée d’entreprises, favorise largement les conservateurs au pouvoir.
- Ceci explique certainement la perception qu’ont les électeurs de la reprise de l’économie et d’un État plus confiant.
- Les analystes pointent aussi l’essoufflement de Syriza et de son leader.
- À cela s’ajoute son recentrage progressif qui aurait pu désorienter ses électeurs.
- Sans parler des difficultés à construire une alternative crédible avec ses concurrents de gauche : le Parti socialiste grec, le Pasok-Kinal et le parti communiste KKE.
- Ces derniers ont bénéficié de 11,5% et 7,5% respectivement.
- Kyriakos Mitsotakis a exprimé sa préférence pour un régime sans coalition, bien que le système électoral encourage ce type de formation gouvernementale.
- S’il a bien obtenu un mandat clair pour gouverner, les procédures constitutionnelles prévoient des consultations avec d’autres partis pour former un gouvernement commun avant le second tour des élections.
- Or, Nouvelle Démocratie n’a pas de partenaire de coalition naturel parmi les autres partis.
- La faiblesse de l’extrême droite grecque devrait lui éviter de suivre la nouvelle tendance européenne illustrée par les exemples suédois, finlandais ou italien.
- L’issue du second tour reste incertaine, avec des risques tels que des taux d’abstention plus élevés et des changements potentiels dans la part des partis en dessous du seuil de 3%.
- Ceci pourrait avoir un impact sur le calcul des primes et sur la revendication de Nouvelle Démocratie d’un mandat démocratique complet.