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C’est à la lumière de ces développements qu’il est intéressant de relire le discours du mois dernier du Conseiller national à la Sécurité des États-Unis, Jake Sullivan sur la stratégie économique américaine – dont Le Grand Continent donne une version commentée.

  • Dans le contexte des critiques européennes contre l’Inflation Reduction Act (IRA), ce discours est intéressant d’abord parce qu’il justifie de manière inédite l’intervention de l’État dans le processus économique américain.
    • L’IRA   subventionne fortement le développement de « technologies vertes » sur le sol américain et ainsi menace la compétitivité de l’Europe
      • Sullivan légitime cette nouvelle stratégie au nom de la défense de la classe moyenne et de la lutte contre la crise climatique.
    • Manifeste pour un nouveau « consensus de Washington », l’IRA encourage une hégémonie américaine dans le développement de technologies vertes avec une hiérarchie de partenaires proches.
  • Si l’on suit la logique du Conseiller, l’Europe aurait plus à gagner en s’alignant sur le leadership des États-Unis dans le domaine des technologies vertes qu’en cherchant à se forger le sien de façon indépendante.
    • Ce n’est pas forcément une menace puisque la faisabilité de cette stratégie n’est pas à l’abri d’une remise en question.
      • En effet, l’influence de la Chine ne cesse de croître et un certain nombre de pays cherchent à forger leur propre voie indépendante en la matière.
      • Le Chili, par exemple, a déjà nationalisé une partie de sa production de lithium, essentielle au développement de technologies propres.
    • En ce qui concerne l’Europe elle-même, si cette hiérarchie peut déplaire, il se peut qu’en fin de compte elle se révèle inéluctable. Cela reviendrait pour l’UE à embrasser son destin avec fatalisme et enthousiasme.