Europe Info Hebdo

 Il est plutôt rare que les enjeux de politique étrangère dominent une élection nationale. Mais pour l’Estonie, frontalière de la Russie, dont près de 20% de la population est russophone, et sous la menace historique et culturelle de Moscou, les élections du 5 mars dernier se sont principalement jouées sur cette dimension.

• Alors que l’assistance apportée par le gouvernement de Tallinn à Kiev est la plus importante en proportion au niveau européen, la question du soutien à l’Ukraine et aux Ukrainiens a dominé les débats.
  • Les résultats finaux donnent la victoire au Parti de la réforme dirigé par la Première ministre Kaja Kallas avec plus de 31,2 % des voix.
    • Elle devance le parti d’extrême droite EKRE.
    • Sa campagne s’est notamment concentrée sur l’augmentation des dépenses militaires à 3 % du PIB.
  • Kristi Raik, politologue estonienne, estime que ces résultats suggèrent un désir de continuité reflétant le « leadership fort de Kallas dans la crise sécuritaire la plus grave depuis que l’Estonie a recouvré son indépendance en 1991 ».
    • Bien que confrontée à des défis économiques tels qu’une inflation galopante, l’Estonie est restée un indéfectible soutien de l’Ukraine dans le conflit qui l’oppose à la Russie.
    • En tant que membre de l’OTAN et de l’Union européenne, l’Estonie a joué un rôle important en exhortant les autres pays membres à imposer des sanctions à la Russie, jusqu’à interdire de séjour les touristes russes, et à fournir des armes à l’Ukraine.
  • Sur ces ambitions tenant à maintenir l’engagement auprès de l’Ukraine et en soutenir la défense contre l’agression russe, raffermir les liens de l’alliance militaire avec les Etats-Unis:
    • il faut s’attendre à des débats de même teneur à l’occasion des prochaines élections polonaises à l’automne.
    • Relevons que le gouvernement joue pleinement la carte de la sécurité atlantique, pour faire oublier une situation intérieure plus mitigée.