Les compagnies privées sont aussi des acteurs de la géopolitique. Surtout lorsqu’elles sont d’envergure mondiale et qu’elles pèsent très lourd dans le tissu industriel et social des pays où elles sont implantées. C’est le cas évidemment de l’industrie automobile.
- Les conséquences de l’Inflation Reduction Act américain sur les stratégies d’implantation des entreprises ne cessent d’inquiéter.
- Certes, la note du CEPII en France est venue relativiser le risque d’exode des entreprises vers les États-Unis, du fait de la complexité́ des critères américains de localisation.
- Cependant, la décision de Volkswagen de délocaliser un projet d’environ 2milliards d’euros d’Allemagne vers les États-Unis laisse craindre un effet de désindustrialisation et une concurrence déloyale, malgré les efforts de l’UE pour muscler sa réponse.
- Se présente donc un véritable test géopolitique, estiment les analystes.
- Dans son éditorial géopolitique sur France inter, Pierre Haski revient d’ailleurs sur d’autres investissements de Volkswagen, en Chine cette fois.
- Si le constructeur investit massivement en Chine, c’est qu’il estime qu’il n’y a pas de risque d’invasion chinoise de Taïwan « à court terme ».
- L’entreprise accélère donc ses investissements dans les véhicules électriques, avec 180 milliards d’euros principalement alloués aux États-Unis et à la Chine.
- Les dirigeants de l’entreprise ont évalué le risque et décidé qu’il était raisonnable d’investir en Chine, l’un de ses principaux marchés.
- Ce jugement est intéressant car, à l’instar des gouvernements, les grandes entreprises doivent évaluer le risque géopolitique.
- Une mauvaise évaluation du risque peut avoir des conséquences dramatiques et ne se limiteront pas à une image ternie de l’entreprise.
- Si le constructeur investit massivement en Chine, c’est qu’il estime qu’il n’y a pas de risque d’invasion chinoise de Taïwan « à court terme ».
- Le Financial Times, renchérit : les dirigeants de Volkswagen ont estimé qu’une invasion de Taiwan était peu probable à court terme en raison des dommages qu’elle infligerait à l’économie chinoise.
- On ne sait pas si ce jugement repose sur des informations précises ou sur une analyse de la rationalité d’une telle attaque.
- Volkswagen prendrait donc ici un risque calculé, dans un pays qui représente actuellement la moitié de ses bénéfices mondiaux.
- Au-delà, si la Chine entre en guerre, il y a peu de chances qu’elle s’encombre de relations gênantes avec des entreprises et préférera probablement nationaliser et/ou saisir les sites de production pour mener son ambition à terme.
- On ne sait pas si ce jugement repose sur des informations précises ou sur une analyse de la rationalité d’une telle attaque.
- La Chine est devenue le plus grand marché automobile du monde et a pris la tête des véhicules électriques, comme le montre ce graphique éloquent.
- Pour le constructeur allemand, il s’agit d’un pari à plusieurs milliards de dollars mais pour l’industrie européenne, c’est la continuation d’une dépendance mercantile au marché chinois,
- Une dépendance qui pourrait s’avérer bien plus coûteuse si, par exemple, au nom des intérêts de VW, et de son industrie nationale, le gouvernement allemand décidait de défendre une approche moins confrontationnelle dans les relations sino-européennes.
- Pour le constructeur allemand, il s’agit d’un pari à plusieurs milliards de dollars mais pour l’industrie européenne, c’est la continuation d’une dépendance mercantile au marché chinois,