Si sur le plan militaire la coopération transatlantique semble revigorée, sur le plan de la rivalité stratégique et industrielle, les tensions montent.
- Entre Washington et Bruxelles, d’abord, après la promulgation de l’Inflation reduction Act par le président Biden.
- Dans une analyse au fond, Georgina Wright, de l’Institut Montaigne, détaille les inquiétudes des Européens face à ce plan massif d’aides publiques aux technologies vertes et aux outils industriels stratégiques lancé par Joe Biden.
- Depuis, les Européens cherchent leur réponse, en particulier dans l’assouplissement du régime des “aides d’État”, secteur hautement régulé et supervisé par la vice-présidente exécutive de la Commission européenne, Margrethe Vestager.
- Se rendant aux pressions de son collègue du Marché Intérieur en faveur d’une “aide massive aux technologies propres”, elle a proposé le 13 janvier 2023 un « Cadre temporaire de crise et de transition » pour les aides d’État, c’est à dire des “ dispositions spécifiques pour soutenir les nouveaux investissements dans les installations de production, y compris par le biais d’allégements fiscaux ».
- Cette proposition a toutefois suscité une certaine controverse au sein de l’UE.
- Certains États membres s’inquiètent d’un dispositif très en faveur des plus grosses économies de l’UE.
- La France et l’Allemagne estiment que l’assouplissement des règles en matière d’aides d’État pourrait, en fin de compte, accorder à certains pays de l’UE un avantage déloyal.
- De nombreux représentants soulignent en particulier leurs craintes qu’un tel mécanisme puisse encore renforcer le rôle hégémonique de l’Allemagne dans l’Union européenne.
- Au fond, indépendamment de la poursuite de la coopération de l’OTAN ou de l’affirmation des initiatives européennes en matière d’armement, la stratégie d’isolement de la Russie voit son efficacité rendue incertaine par le soutien continu de la Russie par un certain nombre d’États sur la scène mondiale, plus particulièrement parmi les économies émergentes.
- A cela s’ajoute le fait que certes, la réduction en volume des échanges entre UE et Russie en 2022 est indiscutable mais elle s’accompagne d’une augmentation en valeur.