Dans une analyse pour le Grand Continent, le politiste Jonathan White de la London School of Economics estime que, derrière leur efficacité éventuelle et leur portée, les actions de l’UE en réponse aux urgences mènent à une « impasse », dans les faits.
- À propos des propositions de l’ancien bras droit de Jean-Claude Juncker, Martin Selmayr, J. White estime que ce n’est pas d’un nouveau « mécanisme pour affronter les crises » dont l’UE aurait vraiment besoin.
- Il faut plutôt mener une réflexion en profondeur sur le pouvoir et la façon de l’exercer.
- White suggère ainsi la nécessité d’un changement de l’ordre existant.
- Il pense en particulier aux fondements idéologiques, comme les grands principes du néolibéralisme – en particulier le consensus de Washington – qui ne correspondent plus aux exigences et défis du monde contemporain.
- Considérer comme « exceptionnelles » les circonstances auxquelles l’UE est aujourd’hui confrontée, c’est refuser de prendre en compte l’obsolescence des structures et la nécessité de les adapter.
- J. White plaide ainsi pour une rupture avec cette forme « d’exceptionnalisme », qui envisage toute crise comme une parenthèse à refermer pour reprendre le cours de l’histoire où on l’avait laissé.
- La méthode serait donc douteuse et surtout dangereuse en matière de sauvegarde des droits fondamentaux.
- En effet, ceux-ci pourraient être ainsi mis en cause à la moindre difficulté.
- Interrompu par la séquence Traité Constitutionnel/Traité de Lisbonne, et le traumatisme des référendums français et néerlandais de 2005, le processus constituant européen reprendrait donc vie.
- Particulièrement sous la pression des résultats de la conférence sur le futur de l’Europe, dont les conclusions ont demandé la révision des Traités, comme le Parlement européen.
- C’est une occasion de faire avancer la démocratie européenne, et d’en repenser les fondements et la légitimité.
- Ceci est indispensable pour faire émerger une culture stratégique collective européenne.