L’impératif stratégique de l’investissement de l’Union européenne dans les programmes spatiaux est apparu comme une évidence à la suite de plusieurs rapports publiés et semble plutôt bien accueillis par le grand public.
- L’autonomie stratégique et la souveraineté militaire de l’UE seront dictées par la manière dont elle pourra porter sa marque dans l’espace. Une réalité mise en évidence par la guerre en Ukraine.
- La Direction générale des politiques extérieures du Parlement européen fait le point dans une étude d’ampleur, dirigée par Daniel Fiott, rendue publique la semaine dernière.
- L’UE a investi 270 millions d’euros dans les capacités de défense spatiale par le biais de son programme de Fonds européen de défense.
- L’étude de la DG EXPO argumente en faveur d’une augmentation des financements dans le domaine. Elle appelle aussi à une coopération et à une cohérence accrues dans le déploiement des programmes en la matière.
- Enfin, elle demande enfin un renforcement des mesures de protection des projets Copernicus et Galileo.
- Après Copernicus (observation terrestre) et Galileo (radionavigation), Iris2, la 3e constellation satellitaire a pu être annoncée par la présidence tchèque du Conseil de l’Union européenne et le commissaire Thierry Breton.
- Iris2 est l’acronyme d’« Infrastructure de résilience et d’interconnexion sécurisée par satellite ».
- Cette constellation de satellites multi-orbites, censée être opérationnelle dès 2027, devrait notamment permettre de sécuriser Internet et ses communications « partout » sur le territoire de l’Union européenne.
- Après seulement neuf mois, le triangle institutionnel de l’Union a pu être mis en œuvre pour tracer les contours du « troisième pilier » de l’Europe spatiale.
- Dans ce contexte enthousiaste, le 23 novembre 2022, la nouvelle équipe européenne d’astronautes a été annoncée par l’Agence spatiale européenne (ESA).
- Sur près de 23 000 candidats, les cinq futurs astronautes sélectionnés comptent parmi eux la française Sophie Adenot, première femme pilote d’essai sur hélicoptère et deuxième astronaute française après Claudie Haigneré.
- L’ambition est de mettre en avant la souveraineté européenne dans les domaines de l’aéronautique et de la défense.
- En d’autres termes obliger à moins dépendre des autres industries et fournisseurs traditionnels : les Etats-Unis et la Chine.
- Malheureusement la suspension des projets prévus entre l’ESA et son binôme russe risque de porter atteinte à ces ambitions.