PERRIER

Avec les grandes sécheresses des derniers étés et les conflits liés à ses usages dans l’agriculture,  la conscience des enjeux liés à la qualité de l’eau et à son cycle se fait de plus en plus aigüe. Les analyses de l’hydrologue Emma Haziza nous permettent de mieux décrypter certains de ces enjeux.

  • Le 26 octobre 2022, la Commission européenne a présenté plusieurs textes visant à améliorer le traitement des eaux résiduelles urbaines, à diminuer la pollution de l’eau, à redynamiser les initiatives d’utilisation des boues et à étendre les politiques de gestion de l’eau aux villes de 1000 habitants.
    • Au-delà de la protection directe des écosystèmes aquatiques, ces propositions s’ancrent dans une volonté de sécuriser davantage l’autonomie énergétique de l’Europe par la valorisation du biogaz renouvelable issu des boues, qui présente également des avantages nets en termes d’apport d’engrais.
      • La proposition prévoit de mettre en œuvre ces mesures d’une manière qui s’avérerait financièrement avantageuse pour les États membres en termes de rapports coûts-avantages.
      • En outre, des plans visant à rendre obligatoire l’utilisation de l’eau de pluie dans les zones métropolitaines ont été proposés par la Commission.
    • Un système de « pollueur-payeur », ciblant principalement les entreprises pharmaceutiques et cosmétiques, doit être mis en place pour dissuader la pollution des eaux résiduelles urbaines.
      • Cette décision est complétée par l’ajout de 25 nouvelles substances considérées comme un risque de pollution des eaux urbaines et l’affinement de la mise en œuvre des politiques pour un certain nombre de substances déjà prises en compte par la réglementation européenne.

  • La directive doit encore être discutée et votée par le Parlement et le Conseil.
    • Elle verra sa mise en œuvre en 2030, 2040 et 2050, conformément au temps nécessaire aux différents secteurs pour s’adapter aux nouvelles exigences.

Dans la continuité de cette volonté de protéger les milieux aquatiques, Emmanuel Macron a annoncé, lors de la COP27, que la France se positionne pour une interdiction totale de l’exploitation minière des fonds marins.

  • Deuxième pays le plus important en matière de territoire maritime, cette déclaration a un poids diplomatique important.
  • L’exploitation minière des fonds marins inquiète beaucoup les militants écologistes car elle présente un grand danger pour les écosystèmes sous-marins et pourrait déclencher des catastrophes climatiques.
    • C’est particulièrement le cas si l’exploitation minière entraîne la libération du CO2 piégé sous les fonds marins.
  • Camille Etienne, activiste du climat, se fait la porte-parole de la satisfaction des écologistes devant cette annonce mais réaffirme qu’un certain nombre d’autres mesures doivent maintenant être prises.
    • L’interdiction de l’exploitation minière des fonds marins doit être appliquée à la fois dans les eaux territoriales françaises et en haute mer.
    • La France doit aussi refuser l’adoption du code minier en 2023.