Alors que le conflit se poursuit, le système multilatéral voit une dynamique de soutien au Kremlin se renforcer. Par exemple, le 7 avril 2022, jour de la révélation des exécutions massives de civils dans la ville de Butcha, un vote à l’Assemblée générale visant à exclure la Russie du Conseil des droits de l’homme a souligné ce contraste saisissant : 93 États pour, 58 abstentions et 24 contre, soit près de la moitié des États qui, d’une manière ou d’une autre, n’ont pas souhaité soutenir cette forme de condamnation. Il n’est a priori pas question de climat mais cela démontre que l’influence diplomatique de V. Poutine n’est pas à négliger et la question d’une écologie comme objectif d’ensemble s’intègre parfaitement dans sa propagande.
- Architecte des Accords de Paris, Laurence Tubiana publie dans le Grand Continent une étude sur la convergence de la diplomatie et de la lutte environnementale.
- La sécurité énergétique est piégeuse pour le Pacte vert européen, puisqu’elle pousse à l’exploitation de nouvelles ressources fossiles.
- Il y avait là aussi une opportunité pour les pays européens de fusionner leurs objectifs et d’encourager ainsi la solidarité énergétique entre eux.
- Pierre Charbonnier avait proposé la notion « d’écologie de guerre ».
- Il considère l’écologie comme une mobilisation quasi militaire vers « l’invention d’un modèle de développement, de coopération et de construction civique qui intègre l’impératif planétaire au jeu des rivalités géopolitique », pour éviter de tomber entièrement sous l’influence du modèle autoritaire et impérialiste.
- L. Tubiana explique donc que là se trouve un enjeu interne au Pacte vert.
- En France, comme en Hongrie et dans de nombreux autres pays, les populismes et l’extrême-droite laissent le champ libre au projet géopolitique du Kremlin.
- Il est donc essentiel de contrer ces populismes en réussissant à mettre en place un nouveau contrat social à travers le Pacte vert.
- En France, comme en Hongrie et dans de nombreux autres pays, les populismes et l’extrême-droite laissent le champ libre au projet géopolitique du Kremlin.
- Le Kremlin utilise depuis longtemps un discours de déni ou d’ambiguïté sur l’action climatique.
- V. Poutine a déclaré que l’inflation est en partie due au fait que l’Europe a « aveuglément tout misé sur les énergies renouvelables ».
- Un discours fait pour détourner les opinions publiques du soutien aux ENR, et isoler l’Europe dans son soutien à l’Ukraine.
- En plus de cela, le soutien russe aux mouvements populistes européens fait du déni climatique une marque d’identité. La guerre a renforcé la logique stratégique de tous les pays désireux de sortir des énergies fossiles.
- Le pacte vert de la diplomatie peut être ainsi considéré comme un acte de paix.
- La tendance à la guerre froide facilite une sorte d’équivalence qui favorise l’ambiguïté et le non-alignement de nombreux États dans le monde vis-à-vis de l’Ukraine.
- Ceci diminue l’espoir d’une solution rapide au conflit et affaiblit la diplomatie européenne dans son ensemble.
- Le pacte vert souffre aussi face à ce non-alignement.
- La tendance à la guerre froide facilite une sorte d’équivalence qui favorise l’ambiguïté et le non-alignement de nombreux États dans le monde vis-à-vis de l’Ukraine.
- L’Union européenne, par la précision de ses engagements législatifs, est considérée comme le leader en matière d’ambition climatique.
- Elle est aussi un interlocuteur privilégié de la Chine, des États-Unis et du G20 sur les questions de réduction des gaz à effet de serre et les objectifs des Accords de Paris.