Il est évidemment encore trop tôt pour évaluer les conséquences de l’agression russe et de la réaction, rapide et unie, des Européens. Cependant, quelques tendances sont déjà décelables. Dans un commentaire pour The Guardian, l’historien Timothy Garton Ash estime que ce jeudi 24 février changera en profondeur l’avenir de l’Europe.
- Si selon lui ce conflit ne doit pas être appréhendé comme une potentielle Troisième Guerre mondiale, l’Europe connaît cependant une situation aux conséquences plus graves que les invasions de la Hongrie, en 1956, ou de la Tchécoslovaquie, en 1968. L’Ukraine fait, aujourd’hui, face à une écrasante puissance militaire et nucléaire.
o TGA estime que la Russie est désormais « le plus grand État voyou du monde ». Il considère V. Poutine comme un président hors du domaine du rationnel, en particulier consécutivement aux menaces nucléaires à peine voilées.
- Pour T. Garton Ash, quatre actions s’imposent à l’Europe et l’Occident :
o Assurer une défense de l’entièreté du territoire sous la protection de l’OTAN, et en particulier aux frontières orientales avec la Russie, la Biélorussie et l’Ukraine.
o Offrir tout le soutien possible à la population ukrainienne, sans franchir le seuil qui entraînerait l’Occident dans une guerre directe face à la Russie.
o Les sanctions imposées à la Russie doivent aller au-delà de ce qui a été préparé (par exemple, l’expulsion de Russes liés au régime de Poutine).
o Enfin, l’Europe et l’Occident devront se préparer à une lutte de longue durée.