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Si l’Allemagne reste inébranlable dans son refus du nucléaire, elle est toujours indécise sur sa position concernant l’inclusion du gaz dans la taxonomie.

∙       Le 31 décembre 2021, la Commission européenne a publié un circulaire sur la taxonomie verte.

o   Elle demande aux États membres de se positionner sur la proposition de faire du gaz naturel et du nucléaire des éléments clés pour assurer le passage aux énergies renouvelables et à la neutralité climatique.

o   La France a indiqué que compte tenu des intérêts dans le nucléaire pour beaucoup d’États membres, dont elle, et dans le gaz pour bon nombre de pays, dont l’Allemagne, il n’y aurait pas d’objection majeure, comme l’indique le Journal du Dimanche.

∙        Le handicap pour l’Allemagne réside dans les priorités divergentes des partis qui composent la nouvelle coalition au pouvoir.

o   Le SPD est plutôt anti-nucléaire mais pro-gaz ;

o   les Verts antinucléaires et hostiles au gaz, énergie fossile ;

o   et le FPD est d’abord partisan d’une économie robuste qui a besoin d’énergie, dont le gaz.

∙       Dans ce cadre, le débat sur la taxonomie verte n’est pas qu’un débat technique, c’est aussi une défense des intérêts nationaux européens, où l’Allemagne et la France jouent des rôles de premier plan.

o   Le compromis qui sera trouvé sera bien politique, et non scientifique ou technique. L’Allemagne ne parviendra pas à obtenir une majorité qualifiée pour empêcher que le nucléaire soit qualifié comme étant une énergie verte, d’autant plus que Olaf Scholz est conscient qu’il s’agit ici d’un sujet politiquement sensible.

o   Jens Althoff, directeur du Bureau France de la Heinrich-Böll-Stifttung, a précisé que le prix politique pour Paris sera élevé. Car la France, pour obtenir une majorité qualifiée sur ce projet de taxonomie, s’est tournée vers le soutien polonais et hongrois, dont elle dénonce par ailleurs les atteintes à l’État  de droit.

∙       Le gaz n’est pas un investissement dans les énergies vertes – c’est un « label trompeur » selon l’imposant groupe d’investisseurs Institutional Investors Group on Climate Change (IIGCC) qui a demandé à l’Union européenne d’exclure le gaz de la taxonomie verte, d’après un article d’Euractiv.

o   En effet, le gaz fossile risquerait de canaliser les capitaux vers des activités qui seraient incompatibles avec l’ambition climatique de l’UE.

o   Le groupe n’a pas encore de conclusion formelle encore sur le nucléaire, mais veut aussi explorer les conséquences de son inclusion dans la taxonomie.