Sans que l’on sache s’il s’agit de manœuvres classiques, de démonstration de force intérieure ou de menace militaire réelle, le Washington Post signale que les Russes auraient massé 100 000 soldats ainsi que des pièces d’artillerie et des blindés à la frontière ukrainienne, éventuellement en vue d’une invasion.
- La pression militaire russe serait une réponse à “la volonté de Kiev de « récupérer » la Crimée” qui constituerait une « menace directe » contre la Russie.
- Il s’agirait aussi, selon What’s Up EU, d’un message adressé à l’occident par la Russie, opposée à une éventuelle entrée de l’Ukraine dans l’OTAN. La Russie craindrait que l’Ukraine ne se transforme en terrain destiné à plus d’exercices militaires occidentaux.
- Le journal Die Zeit expose le dilemme russe : le Kremlin voudrait des garanties de sécurité occidentales et enverrait ainsi ses militaires à la frontière ukrainienne pour cela.
- Or, c’est précisément pourquoi l’Occident ne peut pas dire “nous n’accepterons jamais l’Ukraine dans l’OTAN”.
- Toutefois, si l’Occident arme l’Ukraine en retour, cela justifierait la crainte du Kremlin.
- Dmitri Trenin fait monter la tension d’un cran dans une interview à Die Zeit en déclarant : « Nous sommes plus près d’une guerre que jamais au cours des dernières décennies.”
- Il considère la relation UE/Russie comme brisée et en appelle à Angela Merkel qu’il considère comme la seule interlocutrice favorable, mettant la pression sur la prochaine coalition.
- Pour lui, “il y a des groupes politiques critiques de la Russie partout à l’ouest, mais […] il y a aussi des politiciens sobres comme Angela Merkel avec qui on peut négocier.”
Difficile à ce jour d’imaginer la tout juste Chancelière retraitée comme médiateur à la lecture de Bild. En effet, les ventes d’armes à l’Ukraine seraient bloquées, depuis mai 2021, à l’initiative de l’Allemagne et des Pays-Bas.
- L’Ukraine avait déjà payé ces systèmes début 2021, par le biais de l’agence de soutien et d’approvisionnement de l’OTAN.
- Lors d’une négociation bilatérale, Volodymyr Zelensky, aurait supplié en vain Angela Merkel de changer de position.
- Depuis, l’Allemagne a assoupli sa position à l’égard du système d’armes anti-drones. L’Ukraine recevra la moitié de ses commandes en décembre.
- Lors de la campagne des élections générales allemandes, Robert Habeck avait pris position en faveur de ces livraisons.
- Reste à voir quelle sera la position de la nouvelle coalition, entre un SPD à la Chancellerie et à la Défense, traditionnellement très favorable à Moscou, et des Verts aux affaires étrangères et à l’énergie beaucoup plus critiques.
De son côté, l’Union européenne s’est engagée à verser 31 millions d’euros à l’Ukraine en vue de “renforcer les capacités des forces armées ukrainiennes”.
- Un soutien en matière de lutte contre les ingérences cyber sera aussi déployé alors que l’Ukraine a fait l’objet de 5000 cyberattaques depuis le début de l’année, principalement attribuées à Moscou.
- En appui, le FMI va verser 700 millions de dollars pour soutenir l’économie ukrainienne et son système financier.