L’État de droit en Pologne inquiète toujours plus : Reporter sans frontières (RSF) se demande si la Pologne va devenir le seul pays de l’UE à emprisonner une journaliste pour son travail.
- La cour d’appel de Gdansk a ordonné, le 15 octobre, à Katarzyna Włodkowska, reporter de Gazeta Wyborcza, de communiquer la source de son article sur l’assassinat du maire de Gdansk, Pawel Adamowicz, en 2019. Elle a refusé et fait face désormais à des amendes et une éventuelle condamnation à 30 jours de prison.
- Selon la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme, seul “un impératif prépondérant d’intérêt public” peut justifier d’obliger un journaliste à révéler l’identité de sa source, et à condition que cette demande soit “raisonnablement proportionné(e) à la poursuite du but légitime visé.”
- RSF estime que les autorités polonaises n’ont, jusqu’à présent, pas démontré ces éléments, la cour d’appel de Gdansk se contentant d’expliquer que la divulgation de la source était “pour le bien du système judiciaire qui le requiert”.
- Selon le classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2021, la Pologne se situe à la 64e place sur 180.
- Cette tendance à la pression sur les médias et les sources des journalistes n’est pas spécifique à la Pologne.
- En France, une tentative de perquisition au siège du journal Médiapart en 2019, mais aussi la convocation et les pressions par les services de sécurité intérieure sur des journalistes du Monde, de même que les articles controversés de la loi de sécurité globale concernant le traitement des images de la police par les journalistes ou en Hongrie, avec l’utilisation du logiciel Pegasus pour les surveiller témoignent d’un raidissement des autorités exécutives.